En ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire.
(George Orwell)
Document T058
Cette étude, fondée sur les réponses de 12 197 Canadiens âgés de douze ans ou plus lors d'une enquête téléphonique menée de juillet 2001 à juin 2002, permet de tirer les conclusions suivantes.
La copie privée d'enregistrements musicaux est un phénomène important dont la fréquence a augmenté en 2001-2002 par rapport à 1998 et à 1999-2000.
- Plus du quart (28 %) des Canadiens âgés de douze ans ou plus a fait au moins une copie privée au cours de 2001-2002; il s'agit d'une légère diminution par rapport à 1999-2000 où 31 % du même groupe avaient effectué au moins une copie privée.
- Chaque Canadien a effectué 2,7 séances de copies d'enregistrements musicaux, en moyenne, en 2001-2002, pour un total de 65 millions de séances sur douze mois.
- 1 072 millions de pistes de musique préenregistrée ont été copiées au Canada en 2001-2002, soit 88 % de plus qu'en 1999-2000.
- Les deux tiers des pistes (67 %) ont été copiées dans le cadre de la fabrication de compilations sur mesure alors que 17 % sont des copies intégrales d'albums; 16 % des pistes copiées visaient des plages sélectionnées d'un seul album.
- Un peu plus du tiers (37 %) de toutes les pistes copiées provenait d'exemplaires d'albums qui étaient la propriété de la personne effectuant la copie; c'était la moitié en 1999-2000.
- Les personnes âgées de 26 ans et plus ont collectivement copié un peu plus de pistes que les personnes âgées de 12 à 25 ans. Les adolescents et les jeunes adultes sont néanmoins individuellement les grands utilisateurs de la copie privée (134 et 130 pistes par an).
- En 2001-2002, les hommes copiaient deux fois plus de musique que les femmes, comme en 1998 et en 1999-2000.
Des changements profonds des patrons de copies, initiés en 1999-2000, ont été complétés en 2001-2002 : la copie privée est maintenant numérique.
- La proportion des ménages équipés de graveurs de cédéroms a doublé entre 1999-2000 et 2001-2002, passant de 6 % à 12 %.
- Le volume total de copie privée a presque doublé en 2001-2002 par rapport à 1999-2000. Il s'est rétabli à un niveau légèrement supérieur à celui de 1998, avec plus de 1 milliard de pistes copiées par an.
- En 2001-2002, seulement 10 % des pistes étaient copiées de cédéroms vers des audiocassettes, soit trois fois moins qu'en 1999-2000 et six fois moins qu'en 1998.
- En 2001-2002, 76 % des pistes étaient copiées sur des cédéroms vierges; c'était 41 % en 1999-2000 et 6 % en 1998.
- Internet, qui ne fournissait que 2 % des pistes copiées en 1998 et 19 % en 1999-2000, devenait la première source de copie privée de musique en 2001-2002 avec 48 % des pistes.
- Le nombre moyen de pistes copiées par événement de copie est passé de 12,3 en 1999-2000 à 14,9 en 2001-2002.
- Les personnes effectuant des copies sur cédéroms non réinscriptibles accumulent trois fois plus de pistes copiées que les personnes utilisant des audiocassettes (259 vs. 76 pistes par an).
- Cette différence d'intensité de comportement de copie privée entre les personnes utilisant un média de copie numérique (cédérom) et celles utilisant un média analogique (audiocassette) s'accroît d'une année à l'autre : elle était de 70 % en 1998, de 173 % en 2000-2001 et de 241 % en 2001-2002.
- En 2001-2002, les ventes de cédéroms vierges à des fins personnelles ont largement dépassé celles des audiocassettes vierges; pour 1 audiocassette vendue à des fins personnelles, il se vendrait 4 cédéroms vierges.
- Les achats de cédéroms vierges dépassent ceux des audiocassettes vierges dans tous les groupes d'âges.
La copie de musique préenregistrée est la principale utilisation faite des audiocassettes et des cédéroms vierges par les particuliers.
- Selon le dernier événement, la copie privée de musique préenregistrée représente 75 % des enregistrements sur les audiocassettes vierges, 66 % sur les cédéroms non réinscriptibles et 49 % sur les cédéroms réinscriptibles. Le pourcentage d'utilisation pour des fins de copie privée est de 36 % pour les cartes mémoires et pour les DVD.
- Le taux de gaspillage de cédéroms non réinscriptibles au cours de séances de copie privée est de l'ordre de 5 %, en baisse par rapport à 12 % en 1999-2000.
- Près des deux tiers des copies sont effectuées sur des médias vierges.
- Globalement, 14 % de l'espace a été laissé inutilisé.
- Plus de 40 % des personnes ayant laissé de l'espace libre sur une audiocassette ou sur un cédérom réinscriptible ont l'intention d'utiliser l'espace disponible à l'avenir.
Internet est la source principale de la copie privée mais seule une partie des pistes copiées de cette source se retrouve sur des médias soumis au tarif.
- La moitié (48 %) des pistes impliquées dans la copie privée vers des médias soumis au tarif provient d'Internet.
- En 2001-2002, un Canadien âgé de 12 ans ou plus sur cinq (19 %) avait effectué un téléchargement de musique d'Internet au cours des douze mois précédents.
- Plus du quart (29 %) des personnes ayant un ordinateur à domicile conservent des pistes de musique sur leur disque dur.
- On y trouve en moyenne 146 pistes dont 83 proviennent d'Internet.
- Les personnes ayant téléchargé des pistes d'Internet au cours du mois précédent avaient obtenu 13 pistes en moyenne au cours de cette période, ce qui représente 431 millions de pistes téléchargées d'Internet sur un an.
- Ces pistes provenaient essentiellement (93 %) de sites d'échange entre individus.
- Une très petite part des pistes téléchargées d'Internet a fait l'objet d'un paiement : 3 % des pistes provenaient de sites commerciaux et 6 % des personnes ayant copié des pistes depuis Internet pour les fins de leur dernière copie sur support amovible ont payé pour l'une ou l'autre des pistes.
MÉTHODOLOGIE
Cette étude est fondée sur une série de sondages mensuels menés de juillet 2001 à juin 2002 — des données additionnelles ont été recueillies d'avril à juin 2001. Chaque mois, l'étude a rejoint quelque 1 000 Canadiens âgés de douze ans ou plus, représentatifs de l'ensemble des Canadiens de ce type. La période principale de l'étude (de juillet 2001 à juin 2002) compte 12 197 entrevues.
Les estimations produites à partir de ces données ont été ajustées en fonction du sexe, de l'âge, de la région de résidence et de la langue maternelle, de manière à se conformer aux données du recensement de 1996 — les données les plus récentes disponibles pour les combinaisons de variables nécessaires, au moment de préparer ce rapport.
Le questionnaire a été construit autour de quatre objectifs de recherche. Il comprend dix sections et un nombre variable de questions, selon les caractéristiques de chaque participant. De mois en mois, l'étude utilise le même questionnaire, à l'exception de quelques questions qui peuvent s'ajouter en cours de route. Ce questionnaire découle en grande partie de celui utilisé en 2000 pour notre seconde étude sur la copie privée. Il a néanmoins été soumis à un prétest en avril 2001.
L'échantillon de numéros de téléphone a été créé par un logiciel spécialisé qui offre tant des numéros apparaissant au bottin téléphonique que des numéros confidentiels. Au sein de chaque ménage, une personne a été sélectionnée de façon strictement aléatoire sur la base du dernier anniversaire. Aucune substitution n'a été permise.
Les données ont été recueillies entre le 1er juillet 2001 et le 14 juin 2002. Le taux de refus a été de 24 % alors que le taux de réponse s'est élevé à 60 %, selon les calculs normalisés de l'industrie.
La marge d'erreur échantillonnale est d'un maximum de ± 1,0 point de pourcentage pour l'ensemble de l'échantillon pour des estimations de proportions. Les marges d'erreur associées aux totaux et aux moyennes sont plus importantes — mais toujours faibles en comparaison d'études utilisant de plus petits échantillons. À titre d'exemple, la marge d'erreur associée à l'estimation du nombre moyen per capita de pistes copiées au cours d'un mois est de ± 11 %. Les marges d'erreur échantillonnale sont plus grandes pour des sous-groupes de l'échantillon.
885 pages, 2616ko [format PDF]