LE 3 JUIN 2011

Les taux de réponse aux sondages téléphoniques sont-ils problématiques?

Jenkins Research inc. a récemment publié une nouvelle étude sur les taux de réponse de sondages par téléphone au Canada. L'étude analyse les taux de réponse de sondages sur mesure, s'adressant au grand public et à l'échelle nationale qui ont été commandés entre 2005 et 2009 par des ministères du gouvernement fédéral. L'étude montre que les taux de réponse ont graduellement baissé au cours de la période à l'étude; de plus, elle démontre qu'il existe une corrélation inverse entre le taux de réponse et la longueur de l'entrevue (des entrevues plus longues sont liées à des taux de réponse plus bas). Tel qu'attendu, des périodes de sondage plus longues sont liées à des taux de réponse plus élevés. L'article conclut en posant la question de la validité de sondages par téléphone en tant que méthode de collecte de données et ouvre le débat à savoir quelles autres variables (outre la durée de l'entrevue et la période de sondage) pourraient être contrôlées afin d'augmenter les taux de réponse.

L'étude de Jenkins Research inc. tire des conclusions analogues à celles de Teresa L. Bladon dans le numéro le plus récent de la Revue canadienne d'évaluation de programme (The Downward Trend of Survey Response Rates: Implications and Considerations for Evaluations, vol. 24, no. 2, automne 2009). Dans son article, l'auteur compare des sondages téléphoniques annuels faits par le Laboratoire de recherche sur la population (Population Research Laboratory) de l'Université de l'Alberta en 1991, 1996 et 2002 et tire deux conclusions majeures :

• on observe un déclin substantiel des taux de réponse, en lien avec la hausse des taux de refus et de non-contact; et
• il existe une augmentation du niveau de biais pour les variables liées à l'éducation du répondant. En effet, les répondants ayant un plus grand nombre total d'années de scolarité et ceux ayant un plus haut niveau d'éducation sont moins bien représentés que les autres groupes dans les données de sondage.

Bien que l'article de Bladon n'offre pas de solution tangible pour contrer la baisse des taux de réponse qu'on observe depuis le début des années 1990, il suggère tout de même deux mesures pour atténuer le biais de non-réponse, à savoir :

• l'adoption d'une approche d'échantillonnage stratifiée aléatoire, afin d'essayer de reproduire les caractéristiques de la population dans son ensemble au sein de la population du sondage; et
• la pondération des données de sondage a posteriori, qui a ses désavantages : pour que les ajustements statistiques post-sondage tels que la pondération soient efficaces dans la réduction du biais, les variables de pondération doivent être reliées aux variables d'intérêt ou pouvoir les prédire. (« In order for post-survey statistical adjustments such as weighting to be effective in reducing bias, the weighting variables must be predictive of, or related to, key variables of interest » p. 148)

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