Jeudi 21 juin
2001
 La future métropole de
l'Outaouais s'appellera Gatineau Le Droit Hull
Le suspense est terminé: la
nouvelle métropole de l'Outaouais portera le nom de Gatineau.
Après des mois de discussions
passionnées dans la population, le Comité de transition de l'Outaouais
(CTO) a tranché en faveur de Gatineau, devant Hull et Trois-Portages, qui
auront été les deux autres finalistes.
Il ne s'agit pas que d'une
recommandation, mais bien d'un choix final, puisque la ministre des
Affaires municipales, Louise Harel, a approuvé la sélection du CTO et elle
s'est engagée à la faire adopter par décret, lors d'une prochaine
rencontre du conseil des ministres.
Le président du CTO, Gilbert
Lacasse, a parlé d'un «moment historique», qui met fin à un processus
«compliqué» qui aura duré des mois. Il a précisé que la décision de
privilégier Gatineau a été prise à l'unanimité par les sept membres de son
comité.
«Avant notre réunion de jeudi
dernier, nous n'avions jamais discuté de la question, pas même cinq
minutes. Mais jeudi, on l'a fait. On l'a fait d'abord avec nos sentiments
d'appartenance, mais aussi avec les avis reçus de notre entourage, des
données scientifiques que nous apportait le sondage et les avis de la
Commission de toponymie du Québec», a-t-il expliqué.
Selon M. Lacasse, le sondage
mené par la firme Réseau Circum démontrait qu'une «pluralité de gens
voulaient un nouveau nom». Le nom de Gatineau a terminé légèrement en
avance sur Hull dans le sondage, mais il avait un caractère plus
rassembleur, estime la firme Réseau Circum. Le président du CTO admet
aussi que le nom de Gatineau avait l'avantage d'être à consonance
francophone. «La nouvelle ville sera la seule région urbaine frontalière
du Québec. Il nous semblait important qu'elle présente un visage
francophone», a-t-il affirmé.
Le nom de Gatineau, a
poursuivi M. Lacasse, est déjà ancré dans l'histoire de la région. «Il n'y
a aucun nom qui identifie mieux notre région. Il y a le parc de la
Gatineau, la rivière qui coule en plein milieu de la région et qui a été
la principale artère qui a mis au monde notre économie», a-t-il noté. Le
président du Comité de transition a ajouté que les citoyens de la nouvelle
ville s'habitueront facilement à leur nouveau nom.
«Je dis à ceux dont ce
n'était pas la préférence qu'un changement de nom, ça n'entrave pas le
besoin d'identification. Les quartiers vont conserver leur nom pendant
longtemps. Le nom de Gatineau va rapidement correspondre à tout ce qui se
fait et qui se vit dans cette nouvelle ville. Il va prendre les couleurs
de tous les quartiers», a soutenu M. Lacasse.
Le CTO a choisi Gatineau,
mais il avait aussi soumis les noms de Hull et de Trois-Portages sur la
liste remise à la ministre Harel. Les trois autres noms, Montferrand,
Asticou et Rivemont, ont été rejetés, en bonne partie parce que la
Commission de toponymie avait émis contre eux des avis
défavorables.
En fait, Asticou a reçu un
avis favorable, mais la Commission a émis une réserve puisque le nom
risquait de «donner lieu à des jeux de mots pouvant porter préjudice« aux
citoyens.
Rivemont a été rejeté par la
Commission de toponymie parce qu'il est trop général et qu'il peut
s'appliquer à trop d'endroits au Québec. De plus, la Commission note que
le composant «mont» dépassait la réalité géographique de la région, qui
est plutôt composée de collines.
Quant à Montferrand, la
Commission l'a rejeté parce qu'il est susceptible de créer la dissension,
puisque le personnage a été glorifié pour sa force physique et pour les
affrontements qu'il a eus avec les communautés anglaises, écossaises et
irlandaises de la région.
Au total, le processus de
choix du nom de la nouvelle ville de Gatineau aura coûté 35.000$, soit
14.000$ pour le sondage et un peu plus de 20.000$ pour une campagne de
publicité à la radio et dans les journaux.
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