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« Données » n'est pas le pluriel d'« anecdote ».
(Julian Baggini)

LE 7 FÉVRIER 2012

Évaluation des initiatives Web 2.0 : un délai important à combler

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) a récemment rendu public sa nouvelle Ligne directrice sur l'usage externe du Web 2.0, qui vise les « outils et des services Internet qui permettent le partage commun de l'information, le dialogue et le contenu produit par l'utilisateur ». La Ligne directrice suggère plusieurs utilisations du Web 2.0, identifie des risques et met en évidence le rôle de l'évaluation dans cette nouvelle ère de communication.

Le document directeur identifie plusieurs utilisations potentielles d'outils Web 2.0, telles que le recrutement, le risque et les communications urgentes, les services au public, la sensibilisation et l'éducation des intervenants, la collaboration et la consultation.

Au sujet des utilisations du Web 2.0 par les gouvernements, Barkat, Jaeggli et Dorsaz ont récemment publié un rapport faisant état de plusieurs exemples florissants d'utilisations de média sociaux en lien avec des instances gouvernementales. Le rapport Citoyen 2.0. Gouvernement et médias sociaux : 17 exemples d'innovation présente diverses façons que des citoyens ont trouvé pour interagir avec des gouvernements : « En leur fournissant des outils peu onéreux et largement accessibles grâce auxquels il est devenu extrêmement simple d'exprimer ses revendications et d'organiser la contestation, les nouvelles technologies ont contribué à donner aux citoyens une plus grande maîtrise de l'agenda tout en améliorant la capacité de réaction et la responsabilisation des autorités publiques. C'est un citoyen nouveau qui est en train de voir le jour. » (p. 3)

La Ligne directrice du SCT identifie plusieurs risques et défis, incluant :

Selon la Ligne directrice du SCT, les ministères devraient s'assurer que leur utilisation du Web 2.0 contribue à leur mandat en l'incluant dans les activités de planification ministérielles régulières. De plus, le SCT suggère que les départements évaluent les initiatives Web 2.0 régulièrement pour évaluer :

Cela dit, il est possible que le monde de l'évaluation n'évolue pas aussi rapidement que le public, puisque très peu de recherches qui évalueraient les initiatives délibératives (Web 2.0 ou autre) ont pu être identifiées. Comme Abelson et al. l'expliquent, la rareté des évaluations rigoureuses est inquiétante pour ceux qui voudraient tirer des leçons généralisables et les appliquer au design de processus participatifs plus efficaces dans l'avenir (« the paucity of rigorous evaluations is [...] of concern for those looking to draw generalizable lessons to inform the design of more effective participation processes in the future. » (p. 249) [1]). De façon similaire, un article du même auteur pour le compte de la Fondation canadienne de la recherche sur les soins de santé (FCRSS) souligne le manque de connaissances concernant les consultations publiques : « Malgré des mandats vastes et généraux pour associer le public à la prise de décision, nous savons peu de chose sur ce qui influence le choix de la méthode de consultation, les résultats obtenus par diverses approches, ni dans quelle mesure celles-ci sont évaluées. » (p. 1)

Dans un article publié dans Social Science and Medicine, les auteurs suggèrent d'adopter le cadre utilisé pour évaluer les modèles de délibération publique. Le cadre de Weber traite des critères de justice et de compétence; les auteurs valorisent aussi l'argument de Beierle selon lequel les éléments suivants sont des composantes clés de toute évaluation d'un processus délibératif : (1) la représentation; (2) la structure du processus ou des procédures; (3) l'information utilisée en cours de route; (4) les retombées et la décision issue du processus. (« key components of any evaluation of a deliberative process: (1) representation; (2) the structure of the process or procedures; (3) the information used in the process; and (4) the outcomes and decisions arising from the process. » (p. 244))

Alors que les citoyens et les instances publiques deviennent plus enclins à utiliser des outils Web 2.0 dans des contextes de politiques publiques, le monde de l'évaluation a beaucoup de retard à rattraper en recherche pour suivre cette tendance.

[1] Abelson, Julia, Forest, Pierre-Gerlier, Eyles, John, Smith, Patricia, Martin, Elisabeth et Gauvin, François-Pierre (2003). « Deliberations about deliberative methods: issues in the design and evaluation of public participation processes », in Social Science and Medicine 57, pp. 239-251.

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